Un peu d'histoire...l'Absinthe

Depuis 1999, il est à nouveau permis de cultiver, de distiller et de consommer de l’absinthe, et en dépit des idées reçues, à l’identique de ce qui se faisait au XIXème siècle.

Depuis la nuit des temps, la plante d’absinthe
(photo) a toujours été reconnue pour ses vertus médicinales en autres aseptique de la cellule intestinale, et consommée en décoction, infusion, macération et distillation de la Grèce antique aux côtes de l’Afrique du Nord, des montagnes jurassiennes aux Pyrénées.
A la fin du XVIIIème siècle, la mode est aux boissons dites «amers». C’est très naturellement qu’une recette de grand-mère des monts du Jura suisse se transformera en boisson distillée, composée essentiellement d’anis vert, de grande et de petite ABSINTHE, de mélisse et d’hysope. En 1798, le major DUBIED et Henri Louis PERNOD fondent la toute première distillerie
(photo) reprenant cette formule d’ABSINTHE, à Couvet, dans le Jura suisse. En 1805, Henri Louis PERNOD s'installe à PONTARLIER et fonde la première distillerie PERNOD (photo) qui connaît dans un premier temps un succès local. En 1830, les troupes coloniales envoyées en Afrique du Nord découvrent en masse les vertus médicinales de l’ABSINTHE et la puissance implacable de cet alcool à 68° mélangé délicatement à de l’eau. Au retour, les soldats (photo) qui ont pris habitude de l’ABSINTHE diffusent la bonne parole. Très vite, la demande sans cesse croissante fait éclore les distilleries un peu partout en France. Toutes les couches de la société apprécient et consomment l’ABSINTHE. Les artistes, toujours friands de sensations fortes, s’en emparent. Le mythe est en route.

En 1865, le vignoble français subit de plein fouet l’attaque du phylloxéra (parasite de la vigne). La production de vin chute de trois quarts. L’ABSINTHE qui jusqu’alors était distillée sur base d’alcool de vin (distillation du jus et non du moût) cherche d’autres bases alcooliques. La betterave offre un alcool neutre et stable. L’ABSINTHE survivra et surpassera le vin en terme de production et de consommation jusqu’à devenir l’alcool numéro UN aux abords du siècle nouveau (XXème).
Le vignoble guérit de son mal et, pour des raisons commerciales, part en guerre contre l’ABSINTHE,
(photo) fédérant par là même les ligues anti-alcooliques et de moralité… En ce début XXème, l’ABSINTHE est le bouc émissaire désigné et lourdement touché. Par décret en 1915, l’ABSINTHE (photo), toute culture, travail ou publicité sur l’ABSINTHE sont rigoureusement interdits. Seule la Suisse, dans la plus grande illégalité, continuera de produire sa «bleue». La société PERNOD, juqu'à 1965 à Taragone en Espagne produira son ABSINTHE. Mais la frontière restera infranchissable.

A partir de ce moment là, la réalité fait place au mythe, l’image des artistes maudits, assoiffés d’inspiration et pris de visions hallucinatoires, prend le pas sur l’originalité et la subtilité gustatives de cette prodigieuse boisson, pour toujours et à jamais synonyme de liberté. Il y a en effet autant de manière de consommer l’ABSINTHE qu’il y a de buveurs d’ABSINTHE. Chacun la transforme à son goût, la boit légère ou forte, sucrée ou pas. A ce jour et depuis plus de dix ans, toutes les investigations et analyses scientifiques nous apportent la même réponse : pas plus toxique (aux normes actuelles) qu’un Pastis et non hallucinogène. Il ne s’agit donc pas d’une drogue. Pas «d’ éléphants roses» : un alcool fort, à boire avec respect et dans la convivialité.

En 1999, date de la réautorisation, plusieurs absinthes dites macérées (c’est-à-dire assemblées à partir de plantes d’absinthes macérées) font leur réapparition, suivies enfin par les absinthes distillées sous l’impulsion de François GUY et par plusieurs générations d’absinthes maintenant reconstituées à partir des mêmes bases qu’au tout début.

La Maison du Pastis produit à ce jour : une blanche, primée Cuillère d’Argent
(photo) aux ABSINTHIADES de PONTARLIER en octobre 2005, une verte (nouveauté) et une ABSINTHE MARSEILLAISE (photo) (une absinthe déjà distillée à partir de badiane et de réglisse, réel chaînon manquant entre les ABSINTHES jurassiennes et ce qui deviendra par la suite le PASTIS marseillais).


Bienvenue à vous.

Frédéric BERNARD et son équipe

Nos remerciements à
: Marie-Claude Delahaye, Peter Shaff